De Paris à Schwyz (en passant par New-York…)

Où l’on supplée la BNF avec Google Books

Dans ma quête effrénée (mais toujours en dilettante, est-il utile de le rappeler ?) pour retrouver les ancêtres de ma famille j’ai lu récemment des billets de blog abordant tout le bénéfice que les chercheurs peuvent retirer de l’exploration de Gallica, l’entité numérique sur internet de la Bibliothèque Nationale de France (BNF).

À la recherche d’informations sur ma branche paternelle, je me suis heurté, comme beaucoup de chercheurs à la disparition de la plus grande partie de l’état-civil de la ville de Paris dans l’incendie de 1871. De fiche de reconstitution en acte rétabli, j’ai pu redessiner un arbre me menant jusqu’à Georges Mendrat EHRLER, né en 1817:

mon père
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ma grand-mère
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Maurice Jules EHRLER
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Léon Georges EHRLER
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Georges Mendrat EHRLER

Déjà, ce prénom inattendu me surpris (et me surprend encore) par son originalité. Je ne connais pas d’autres Mendrat et, y compris sur l’immensité de la toile, aucune réponse…

Bref, j’ai demandé aux archives départementales de Paris la communication du dossier de demande d’acte de mariage rétabli faite par Georges Mendrat, alors ouvrier aux tabacs nous dit le dossier de demande. Ce dossier a été approuvé par la commission qui a rétabli l’acte de mariage le 1^er octobre 1874.

L’acte de mariage est la pièce préférée du généalogiste amateur débutant car il lui permet d’obtenir à moindre frais beaucoup d’informations de (presque) première main: les identités des époux, celles de leurs parents et même des parentés inattendues jusque dans les témoins. Le must c’est bien sûr la reconnaissance d’enfant naturel qui arrive souvent juste après la déclaration du mariage par l’officier d’état civil.

J’ai donc eu moult informations sur les parents de nos jeunes tourtereaux de l’année 1853. D’après les informations collectées par l’acte rétabli il s’agit pour Georges Mendrat de Jean EHRLER et de Louise Niederist. Pour Marguerite Pierrette Goddet, il ne semble y avoir qu’un seul parent connu: sa mère Cécile Marthe Charlotte GODDET.

Ne sachant plus trop où poursuivre mes recherches (pas de réponse pour ces deux-là dans les actes rétablis de la ville de Paris) je décide de tenter ma chance sur geneanet en repartant de Georges Mendrat EHRLER. Bien m’en a pris car la dernière fois que je l’avais fait ce devait être il y à cinq ans au bas mot.

Je trouve une généalogie, plutôt bien sourcée (mais comme la majorité des généalogies rencontrées jusqu’à présent sur généanet.org) qui m’indique que la filiation que j’ai trouvée est confirmée et que ce couple EHRLER-NIEDERIST est présent sur la toile via Google Books !

J’avoue que je n’aurais jamais pensé aller chercher sur Google Books des informations généalogiques mais pourquoi pas…

En bon républicain, je vais d’abord chercher sur Gallica, le site de la BNF. Je trouve plusieurs documents concernant la carrière militaire de Jean-Antoins EHRLER (le Jean EHRLER, père de Georges Mendrat !) en particulier sa retraite et son décès par les décision de versement de pension royale (pension de retraite et pension de veuvage).

Las ! Dans le second document où la date de naissance de Louise Aloÿse NIEDERIST est normalement précisée, le bord de la page a été bien mal numérisé… et l’information est perdue pour partie.

Perdue à jamais ? Que nenni !

Je me souviens de la présence via Google Books d’informations et je vais vérifier: il y a bien le même document (un recueil des bulletins des lois du royaume de France de 1843) numérisé par Google Books dans la bibliothèque municipale de New-York !

Je me redresse sur mon fauteuil de bureau et mes clics de souris deviennent frénétiques: enfin, j’arrive sur la page 928 puis 929 et là, devant mes yeux s’étale une numérisation parfaite.

L’information est prête à être recueillie: Louise Aloÿse est née à Schwyz, en Suisse, le 6 novembre 1782.

Une autre aventure, helvétique celle-ci, commence…